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Bonjour à tous, je m'appelle Margaux Tharaux et je représente l’Unité Dialogues Territoriaux et Migrations de l’OCDE.
En utilisant les données ISO sur les perceptions de la migration en fonction du type de région dans laquelle les personnes vivent, nous avons contribué au rapport Anna Lindh sur les tendances interculturelles avec un article concernant la manière dont les différences de perception illustrent le besoin de politiques d’intégration basées sur le lieu.
Nous avons décidé de nous concentrer sur quatre pays de l’OCDE, à savoir, la Grèce, l’Allemagne, l’Irlande et la Suède. Les résultats de l’Enquête ont confirmé qu’à l’intérieur des pays, les perceptions de la migration varient en fonction du type de zone où les personnes vivent. Pour l’Enquête, nous avons considéré quatre types de lieux : les zones rurales ou les villages, les petites ou moyennes villes, les banlieues des grandes villes et les grandes villes. Dans l’ensemble, les résidents des zones rurales ont tendance à avoir une perception plus négative de la migration que les résidents urbains.
Pour vous donner un exemple que nous avons utilisé dans l’article, en Allemagne, en Suède et en Grèce, les habitants des zones rurales avaient plus tendance que les habitants des zones urbaines à considérer la diversité culturelle et religieuse comme une menace pour la stabilité de la société. En Allemagne, par exemple, 25% des sondés des zones rurales conviennent tout à fait que la diversité peut constituer une menace pour la stabilité de la société, contre 16% des habitants des grandes villes. Il est intéressant de noter que les résultats de l’Enquête semblent également renforcer des recherches antérieures menées par l’OCDE, selon lesquelles il y a une corrélation positive entre la proportion d’étrangers nés dans une certaine région et la perception de la contribution des migrants à l’économie locale. Ces résultats ont donc soutenu l’idée que la possibilité d’avoir plus d’occasions d’interagir avec des personnes d’origines culturelles différentes rapproche les personnes.
Toutes ces données soulignent qu’il faut que les décideurs politiques mettent en œuvre des politiques d’intégration et des stratégies de communication qui tiennent compte du fait que leurs citoyens ont des valeurs différentes et perçoivent les politiques d’intégration de manière différente, selon le lieu où ils vivent sur le territoire. Cette approche basée sur le lieu de vie est d’autant plus importante maintenant que la crise du COVID-19 a affecté de manière disproportionnée certains groupes vulnérables incluant les migrants, mais aussi certains territoires où les opinions publiques positives à l’égard des immigrants risquent d’être ébranlées.
Cette crise a mis en évidence à quel point les pays de l’OCDE dépendent des migrants, au cours du confinement. Les migrants ont été bien sûr en première ligne des activités essentielles et ont comblé les pénuries de main-d’œuvre urgentes, non seulement dans les domaines de la santé et de l’agriculture.
En général, les pays vont commencer à reconstruire leur économie par des mesures d’intégration efficaces qui représenteront un levier pour la reprise. Dans ce cadre, il est crucial de surveiller les différences de perception locale, notamment par le biais d’enquêtes comme celle réalisée par Anna Lindh et Ipsos, afin de minimiser les conflits entre les groupes par la promotion de politiques d’intégration adéquates basées sur les lieux.