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Bonjour à tous. J’aimerais partager avec vous quelques réflexions sur l’importance des villes interculturelles.

Dans la région euro-méditerranéenne, traditionnellement les villes ont été des lieux de rencontre interculturelle pour des personnes d’origines diverses. La mondialisation, l’urbanisation et les mouvements humains offrent de plus en plus de possibilités de dialogue interculturel fructueux dans la région, mais sont aussi porteurs de défis et de menaces. En fait, la bonne gestion de la diversité est l’un des plus grands défis des villes au XXIe siècle.

Selon les conclusions du rapport Anna Lindh, la plupart des personnes, tant au nord qu’au sud, considèrent que la diversité est un atout pour une société et peut même devenir un avantage concurrentiel si elle est gérée correctement.

Faute de cela, elle peut devenir une source d’instabilité et une menace pour la cohésion sociale.

Mais comment bien gérer la diversité ?

Comment transformer nos sociétés de multiculturelles, qui est une notion statique d’identité de groupe, à interculturelles, soit un processus participatif dynamique où tous les citoyens ont des droits égaux, ont accès aux biens et aux services et participent à des activités communes ?

Participation, mélange, interaction sont les mots clés d’une gestion réussie de la diversité.

La question est la suivante : où, avec qui et par quoi pouvons-nous mieux faire dans cette gestion ?

Où ? Où les personnes d’origines diverses se rencontrent-elles dans une ville ?

Eh bien, selon le rapport, les habitants des pays du nord se rencontrent surtout dans les espaces publics et les quartiers, alors que dans les pays du sud et de l’est elles se rencontrent par le biais d’internet, des réseaux sociaux et du tourisme. Les villes doivent donc penser à créer des espaces publics ouverts et accueillants pour tous les citoyens.

En réalité, c’est les personnes qui doivent sentir d’appartenir à des lieux, plutôt que les lieux aux personnes, ce qui est l’origine de la création des ghettos.

Les jeunes et les écoliers, selon le rapport, semblent être le groupe cible le plus perspicace pour la mise en œuvre de politiques en faveur du dialogue interculturel. L’éducation semble donc être le domaine privilégié, le terrain le plus fertile où nous devrions semer les graines de l’acceptation, de la tolérance, du respect de l’autre et de la différence.

Les jeunes, il est vrai, souhaitent voyager, découvrir, communiquer.

Nous devons donc intensifier tous les programmes favorisant ces échanges, y compris le programme Erasmus, et créer un programme social Erasmus pour la région EuroMed et l’étendre à la société civile. Il est aussi crucial de se souvenir des migrants et des réfugiés et de leur importance en tant qu’agents de dialogue, en tant que ponts humains entre leur pays d’origine et leur pays d’accueil.

Finalement, l’art et la créativité, selon le rapport, semblent être l’outil le plus puissant pour la promotion du dialogue entre populations différentes dans une ville.

En tant que langage universel qui lie tous les peuples et dépasse les barrières, l’art et la créativité nous relient les uns aux autres.

Nous pourrions donc facilement imaginer que si nous organisons, dans des espaces publics, des événements artistiques interculturels impliquant des jeunes, alors, nous allons optimiser les bénéfices de nos politiques interculturelles.

En effet les villes peuvent devenir les laboratoires idéaux pour la fertilisation interculturelle et ce rapport fournit des informations précieuses pour les villes dans la gestion de leurs diversités.

La création du Prix de la Capitale Euro-Méditerranéenne du Dialogue peut devenir non seulement un encouragement et une reconnaissance importantes pour les villes ayant des politiques interculturelles réussies, mais aussi une incitation pour les autres villes à participer et à adopter des politiques similaires.

Dans une période très turbulente de notre histoire récente, marquée par un choc de l’ignorance, Anna Lindh doit intensifier ses efforts en faveur des villes interculturelles pour les aider à construire sur leur diversité, à réaliser leur potentiel, à alimenter leur créativité, en recourant à de nouveaux modèles sociaux et économiques, en redessinant un avenir de prospérité partagée, de stabilité et de paix dans la région euro-méditerranéenne.

Je vous remercie de votre attention.