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L’enquête menée par la Fondation Anna Lindh sur les tendances interculturelles fait ressortir une conclusion importante notamment pour l’axe relatif aux stéréotypes de genre.

Il s’agit de l’évolution des perceptions sur les rôles des femmes dans la société.

Cette évolution s’explique d’abord par :

La volonté politique des gouvernements à travers l’adoption des lois et la conduite des actions de lutte contre les discriminations à l’égard des femmes ;

Elle s’explique également par la dynamique de la société et la prise de parole par les femmes, ainsi que leur capacité à s’organiser et à développer des stratégies de négociation.

Deux points méritent en revanche d’être soulignés :

Le 1er concerne le pourcentage important des sondés parmi les citoyens, aussi bien du Nord que ceux du Sud et de l’Est de la méditerranée, qui ont exprimé un avis favorable pour un rôle plus accru des femmes dans certains domaines, comme : les sciences et la technologie, le domaine économique et la décision politique. Ce qui prouve l’acceptation de l’accès des femmes à des rôles « non-traditionnels » et démontre que les lignes bougent et les mentalités évoluent ;

Le 2ème point concerne plutôt la nature de certains domaines, comme les médias et les sports qui sont généralement associés à la visibilité, à l’influence et au rapport au corps féminin, pour lesquels les sondés, notamment du sud et de l’est de la méditerranée, comme le Maroc, la Mauritanie et le Liban, ont exprimé un avis favorable pour un rôle plus accru des femmes. 

L’importance de ce point renvoie à un cliché culturel qui attribue à l’Islam, religion majoritaire dans ces pays, la volonté de figer définitivement les femmes dans le statut des cloîtrées, avec un contrôle ardu sur leurs corps…Or, force est de constater que ces clichés ne résistent pas devant l’évolution des perceptions.

Par ailleurs, si les discriminations à l’égard des femmes, fortement enracinées, ont une portée universelle, il en va de même pour l’aspiration à l’égalité et à la liberté. Et, dans ce domaine, nous rappelons qu’il n’y a pas un modèle à suivre…il y a plutôt une diversité d’expériences qui méritent d’être connues et reconnues. Ce qui permet de souligner que la lutte contre les stéréotypes de genre peut constituer un levier dans la lutte contre les stéréotypes culturels…et par la même, consolider le dialogue entre les pays des deux rives de la méditerranée.