[FR] Transcriptions des vidéos
L’enquête de 2009 a également révélé cette différence concernant le rôle des médias dans la formation des perceptions, lorsqu’une grande majorité de Européens sondés (79%) a déclaré que les médias de leur pays n’encourageaient pas une image plus positive des Méditerranéens du sud et de l’est ; à un niveau légèrement plus bas, une opinion similaire a été exprimée par les habitants sondés de l’autre rive, à 69%.
Examinons de plus près les commentaires de nos experts sur les médias et les perceptions mutuelles.
Réfléchissant au nombre de personnes intéressées par les nouvelles et les informations en provenance de l’autre rive de la Méditerranée, Paul Gillespie remarque de manière générale que « ... [Les] schémas d’indifférence montrés ici indiquent que les reportages de la Méditerranée ne sont probablement pas une priorité médiatique ni pour l’un ni pour l’autre ».
Il se concentre également sur l’impact du contenu des informations sur les perceptions en montrant que « dans le sud, ceux qui ont été exposés à la couverture médiatique étaient beaucoup plus enclins à dire que cela concernait des questions de migration, que ceux qui n’avaient pas été exposé à la couverture médiatique ». Il considère que les interprétations des résultats de l’Enquête et de l’impact des médias sur les perceptions mutuelles doivent tenir compte des événements dramatiques récents concernant les réfugiés, les migrants et les attaques terroristes récurrentes en Europe. Il ajoute que les impressions de la couverture médiatique doivent être approfondies par la recherche et leurs conclusions doivent être débattues par les mêmes journalistes et rédacteurs. Gillespie préconise la création d’un Observatoire des médias qui puisse impliquer les journalistes en exercice, les rédacteurs et les éditeurs dans la discussion des thèmes liés aux relations interculturelles avec des analystes et des représentants de la société civile.
Nabil Fahmy et Emilia Valsta soulignent qu’il faut que l’éducation remette en question les récits dominants, en promouvant l’alphabétisation médiatique pour former les personnes à identifier les informations erronées et favoriser le dialogue interculturel à grande échelle, notamment dans les pays du sud et de l’est de la Méditerranée. Cela pourrait non seulement être un moyen efficace pour éviter que les fausses nouvelles (« fake news ») aient un impact sur l’opinion des personnes sur les autres, mais pourrait également contribuer à remettre en question les récits médiatiques dominants.